Comment préparer la révolution de l’IA en santé ?

Comment embrasser une technologie nouvelle pour la mettre au service des patients et des soignants sans pour autant dénaturer ou fragiliser les métiers du soin ? Cette question est actuellement au cœur des discussions sur l’intelligence artificielle dans le domaine médical.

 C’est pourquoi le gouvernement français a récemment publié une stratégie nationale intitulée « Intelligence artificielle et données de santé » pour la période 2025-2028. Un texte qui s’inscrit dans la continuité d’initiatives comme l’Espace européen des données de santé (EEDS) et vise à soutenir l’évolution de la pratique médicale. 

L’IA va-t-elle remplacer ou servir les médecins 

L’intelligence artificielle peut être perçue autant comme un potentiel perturbateur que comme un puissant catalyseur dans le secteur de la santé. Plutôt que de se substituer aux praticiens, l’IA a surtout vocation à les assister en améliorant l’efficacité, les diagnostics et les résultats, le tout au bénéfice des patients. Toutefois, il existe bien un risque de déqualification progressive si l’utilisation de l’IA remplace systématiquement le raisonnement professionnel.  

À ce stade, il est donc essentiel de distinguer les solutions d’IA qui constituent des dispositifs médicaux et celles qui optimisent le fonctionnement de l’organisation de santé. Étant donné que ces deux grandes catégories d’IA n’ont pas le même impact sur les patients, elles n’impliquent pas les mêmes conséquences en matière de responsabilité juridique ou d’identité professionnelle pour les médecins.  

Les investissements du gouvernement français dans l’IA

Suite au Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle à Paris en février 2025, la France a publié l’état des lieux de l’IA en santé et lancé les travaux d’élaboration d’une feuille de route dédiée. 

Voici les grandes lignes de la stratégie qui en découle, publiée officiellement en juillet 2025 : 

• Une nouvelle gouvernance avec la création d’un forum des parties prenantes. 

• Un premier chapitre consacré à l’usage secondaire des données de santé, principalement orienté vers la recherche. 

• Une consultation publique sur le chapitre 2, articulée autour de quatre priorités clés : 

• « clarifier la réglementation et encadrer les usages de l’IA en santé ; » 

• « renforcer l’évaluation des solutions d’IA et leur impact sur le système de soins ; » 

• « accompagner les professionnels et les établissements dans leur appropriation des outils ; » 

• « bâtir un cadre économique durable pour soutenir l’innovation s’appuyant sur l’IA. » 

Ce troisième point s’inscrit dans le prolongement du décret du 10 novembre 2022, qui a rendu obligatoire l’enseignement de cinq domaines clés, à savoir télésanté, données de santé, cybersécurité, outils numériques et communication, dans tous les programmes de formation initiale en santé.  

81 millions d’euros pour la formation de l’ensemble des acteurs du secteur de la santé numérique dans le cadre de la stratégie d’accélération « Santé numérique » financée par le plan d’investissement France 2030.

Or, avec seulement 28 heures prévues par ce décret, le temps consacré aux nouvelles technologies restait insuffisant pour apprendre à utiliser l’IA dans des cas spécifiques. La stratégie propose donc de renforcer la formation à la santé numérique dans les deuxième et troisième cycles des études de santé. 

La stratégie entend également atténuer le risque de déqualification et précise que « l’intégration de l’IA dans les programmes de formation ne doit pas se faire au détriment du développement de l’esprit critique et des compétences analytiques. » 

Elle suggère par ailleurs la création d’instances régionales pour aider les professionnels de santé déjà en exercice à développer leurs compétences dans le domaine de l’IA. 

Comment Semble soutient cette avancée technologique et l’évolution des pratiques

Les technologies numériques appliquées à la santé offrent de nombreux bénéfices au niveau de la qualité de la prise en charge patient mais aussi de la collaboration entre professionnels.

Des solutions comme Semble accompagnent discrètement les cabinets dans cette nouvelle ère, en leur fournissant un outil qui les aide à standardiser leurs données et à créer une source d’information unique et fiable pour l’organisation.  

Comme Sara Fikrat, Directrice du Produit chez Semble, le souligne, l’IA, au même titre que tout outil, peut soit alléger la charge des professionnels, soit l’alourdir. Dans le domaine de la santé, où les soignants sont débordés, une technologie peu pratique ou impersonnelle ne ferait qu’accroître la tension. 

Mais lorsque l’IA est conçue dans un but précis, en tenant compte du contexte et en misant sur la confiance, elle devient un véritable catalyseur de changement : une alliée discrète qui anticipe et s’adapte aux besoins, gère les tâches répétitives et permet aux praticiens de gagner du temps et de se concentrer sur leur travail. 

« La confiance est centrale. Une fois que la technologie a prouvé sa fiabilité de manière constante, lui déléguer des tâches n’est plus perçu comme un risque, mais plutôt un soulagement profond, car cela permet aux professionnels de santé de se reconnecter à leur cœur de métier. » 
- Sara Fikrat, Directrice du Produit chez Semble 

L’intelligence artificielle en santé représente donc une opportunité majeure, à condition qu’elle soit déployée de manière réfléchie, éthique et en soutien aux professionnels. La stratégie française pour 2025-2028 pose des jalons importants, mais son succès dépendra de l’engagement de tous les acteurs du secteur dans la formation, l’adaptation et l’adoption responsable de ces nouvelles technologies.  

Pour les praticiens, la question reste concrète : par où commencer ?

Avant d’implémenter n’importe quelle solution d’IA, il faut des fondations solides. Des données structurées, fiables et sécurisées constituent la base sur laquelle les technologies de demain pourront réellement servir les professionnels de santé. 

Chez Semble, nous aidons les cabinets médicaux et autres organisations de santé à poser ces fondations en standardisant leurs données cliniques et administratives, en créant une source d'information unique et fiable, et en facilitant la collaboration entre professionnels. Une organisation bien structurée aujourd'hui, c'est un cabinet prêt pour les innovations de demain.